21 April : Tough decisions / 21 avril : décisions difficiles

English below (to come)

Il y a quelques jours, je me suis résignée. J’ai marché dans le parc national de Killarney pour tester mon pied et mon genou. Tout s’est bien passé, mais la douleur de fond me prouve que marcher avec 15 kg sur le dos est impossible pour l’instant. Je ne sais pas combien de temps la guérison pourrait prendre, mais malheureusement à ce point-ci ce n’est plus juste une question de guérison mais également de finances. Mon budget de Bed & Breakfast n’étant pas illimité, je vais devoir raccourcir ce voyage et continuer l’aventure au Québec. 

J’aime m’expatrier, aller vers l’inconnu et me lancer des défis. Pourtant, si j’ai une leçon à apprendre de ce périple, c’est que les plus beaux moments que j’ai passé ici étaient avec des gens qui évoquent le familier. Le road trip avec les Français, la soirée géniale à Killarney avec mes nouveaux amis de Boston, l’aide de mon amie d’Allemagne, les superbes journées à Dzogchen Beara; dans chacuns de ces moments, l’extraordinaire a surgi d’un aspect du familier, que ce soit la langue, les origines ou les lieux. Lorsque je suis arrivée en Irlande, ce qui m’a frappée était le fait que l’Irlande n’était pas aussi loin que je l’imaginais. À plusieurs reprises cette pensée m’a frappée. Si je dois tirer une leçon de l’aventure jusqu’à présent, c’est que le connu contient autant de trésors que l’inconnu si on a les yeux pour les voir.

Sur une note moins philosophique, voici les dernières nouvelles : j’ai loué une voiture à Killarney hier et je me suis promenée à travers l’Irlande pour récupérer mes colis. À plus d’une reprise j’ai eu droit à une risée par rapport à mon plan qui a floppé. Mais, j’ai également reçu une accolade d’une inconnue qui m’a aidée et accueillie comme une amie de longue date. La journée était idéale pour un road trip et, sous le soleil nouvellement revenus, j’ai réalisé à quel point j’aimais faire de la route, comme mon père. Lui aussi se lançait des défis un peu trop ambitieux par moment. Je me demande s’il a eu le temps de réaliser que le jugement le plus difficile à tolérer n’est pas celui des autres mais bien le nôtre, quand nos plans échouent ou changent. Il aurait aimé les routes-montagnes-russes de la campagne Irlande et le printemps qui reprend possession des couleurs. J’ai donc récupéré trois colis hier et parcouru plus de 300 km. Aujourd’hui, je vais me rendre jusqu’au Connemarra pour y déposer mon sac à dos et faire de la randonnée pendant quelques jours. Ensuite, je retournerai la voiture à Galway pour revenir au Connemarra et faire du bénévolat dans une auberge de jeunesse pendant quelques semaines. Après, si Dieu le veut, je louerai une voiture à nouveau pour récupérer mes derniers colis et aller marcher dans les Giant Causeway pour ensuite revenir à la maison.

Le ciel est bleu et le Farmer’s Market m’attend, et j’ai encore beaucoup de route à faire, alors ciao mes amis!

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Je ne suis pas bien du tout assis sur cette chaise

Et mon pire malaise est un fauteuil où l’on reste

Immanquablement je m’endors et j’y meurs.

Mais laissez-moi traverser le torrent sur les roches

Par bonds quitter cette chose pour celle-là

Je trouve l’équilibre impondérable entre les deux

C’est là sans appui que je me repose.

~Hector de Saint-Denys Garneau, ‘C’est là sans appui’

  
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A few days ago, I made peace with quitting. I walked in Killarney’s National Park to test my foot and knee yesterday. The walk went well, even climbing Cardiac Hill was great, but the constant subtle pain (bad pain, not good muscle pain) proved to me that walking with a 15kg backpack is not an option right now. I don’t know how long it might take to heal, unfortunately it is not the only issue now: I had not planned so much rest in hostels, financially. My B&B budget has a limit and I will have to shorten the trip and continue the adventure in Quebec. 

I like to travel to faraway lands and set tough challenges for myself. However, if there is one thing I need to learn from this journey, it is that the greatest moments here have emerged from the familiar. The road trip with the French adventurers, the amazing evening in Killarney with my new Boston friends, the help from my friend in Germany, the gorgeous days in Dzogchen Beara; in each of these moments, the extraordinary thread emerged from a sense of familiarity, either from the language, the origins or the environment. When I arrived in Ireland, something hit me and took a while to sink in: Ireland really is not that far. If I need to learn one lesson from this, it is the following: the known and familiar nurtures as many treasures as the unknown, as long as we have the eyes to see. 

On a less philosophical note, here are the latest news: I rented a car in Killarney yesterday and drove around Ireland to collect some of my parcels. In more than one occasion people made fun of my sillly plans, but always with a good heart and lots of advice. I also met a stranger who greeted me and helped me like an old friend. We hugged and it was fabulous to meet the woman who had done so much for me without having met me. The day was ideal for a road trip – sunny, warm, barely windy – and I realized how much I like to drive, like my dad. He too liked to set challenges for himself that were much too ambitious. I wonder if he ever had the time to realize that, when our plans fail or change, the hardest criticisms to overcome are not other people’s but our own. He would have loved driving on these roller-coaster-roads and he too would have noticed the birth of the spring. So, I collected 3 parcels yesterday and drove over 300km. Today, I made it to Connemarra from lovely Django’s Eco Friendly Hostel (5⭐️ hostel). I’ll hike here tomorrow then go to Galway to return the car (sadly). Now, I need to find a good place to volunteer, hopefully in the North, and collect the rest of my parcels before leaving in a few weeks. Oh, and I need to walk around the Giant’s Causeway, that is a must. 

Today started sunny, now it’s raining, so I’m going to enjoy my pint and listen to the gig at the pub tonight. Cheers dear friends!

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