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C’était un projet secret : « j’aimerais monter toutes les Munros d’Écosse. » L’idée m’est venue tout bonnement et j’ai ri d’un rire qui s’incline devant l’inévitable. Elles sont nombreuses, ces montagnes de plus de 3000 pieds d’altitude, je le sais, mais je connais aussi la superficie de l’Écosse et, vraiment, peut-il y en avoir plus de cinquante? Plus de quatre-vingts? Lorsque j’ai su la réponse, j’ai ri du même rire : 283. L’idée s’était déjà enracinée en moi, alors qu’il y en ait 20 ou 8000, je devrai y aller, je devrai me lancer.

C’est ma deuxième année de doctorat. Les cours et les examens sont derrière moi. À partir d’ici, il n’y a plus de sentiers. J’avais hâte d’atteindre ce point de liberté. Je me sens à ma place dans le milieu universitaire et j’ai la chance d’être extrêmement bien entourée; ma directrice est extraordinaire et mon environnement de vie est idéal. Au fil des 3-4 prochaines années, je me consacrerai à l’étude des récits d’expéditions et à l’écriture de mon propre récit (récit fait référence ici à l’écriture du réel, à la non-fiction).

La thèse en recherche-création, une branche des études littéraires, me rappelle l’approche Agile de gestion de projets : avec un grand but en tête, on établit un premier objectif, on analyse la façon de s’y rendre, on l’atteint (ou pas), on révise, on établit un nouvel objectif, etc. On n’avance pas avec la clarté – et la rigidité – d’étapes préétablies. L’imprévu, l’apprentissage, l’évolution, l’incertitude, l’échec et la réévaluation font partie du processus; ce sont des étapes pour lesquelles on peut se préparer, mais qui demeurent inconnues jusqu’à ce qu’elles soient là. J’entame mon doctorat avec une hypothèse, sachant pertinemment qu’à force de lectures et d’expérimentations, je devrai reformuler mes objectifs. Mon voyage en Écosse, je le planifie de la même façon.

Je ne pense pas revenir de ce voyage une alpiniste étoile; ce n’est pas mon objectif. Pourtant, je suis convaincue que je développerai ma capacité à accueillir l’imprévu. J’ignore combien de montagnes je grimperai (10? 60? 190? 220?), mais je me prépare pour l’ascension de 283. J’étudie 283 montagnes, 283 approches, 283 lignes invisibles sur l’épaule de montagnes que je n’ai jamais vues. Rares sont les sommets où l’on se rend par un sentier bien balisé. Les montagnes sont magnifiquement épurées, ce qui me terrifie et m’émeut à la fois.

Ici, sur ce blog, je garderai des traces du périple (mots, photos, vidéos). Je pourrais écrire dans un journal et prendre mes photos secrètement, mais il y a quelque chose de vulnérable et d’honnête à partager le voyage en temps réel, sans vue d’ensemble. En plus d’offrir à autrui l’opportunité de vivre ce voyage avec moi malgré la distance, les traces écrites accumulées me serviront de matière première dans l’écriture de mon récit ou dans la réalisation de mon prochain livre d’artiste.

Je pars le 10 juin et reviens à la fin septembre 2025. J’ai la chance de partir, et je veux vous emmener avec moi, partager ma chance avec vous. Si vous avez envie de m’appuyer dans ce défi et de me donner un coup de pouce, vous pouvez le faire à travers ma page Go Fund Me. Comme je crois aux échanges et que Go Fund Me n’offre pas cette option, j’ai ajouté une section à mon blog intitulée « Contribuez – Contribute » où vous verrez des contreparties possibles pour vos dons : cartes postales, bracelets, reproductions d’aquarelles et autre. Tout est fait par moi, parce que je veux offrir des souvenirs significatifs de cette expérience et, par la même occasion, vous dire un gros merci.

À bientôt et, comme l’aurait dit ma grand-mère, faites des choix qui sont bons pour vous.

Metta,

Suzanne

To dare… again

It was a secret project: “I’d like to climb all the Munros in Scotland.” The idea came to me quite simply, and I laughed a laugh that bows to the inevitable. There are many of these mountains over 3,000 feet high, I know that, but I also know the size of Scotland, and really, can there be more than 50? More than 80? When I knew the answer, I laughed the same laugh: 283. The idea had already taken root in me, so whether there were 20 or 8,000, I would have to go, I would have to give it a go.

This is my second year of my PhD. The courses and exams are behind me. From here on, there are no more paths. I was eager to reach this point of freedom. I feel at home in academia and I am fortunate to be extremely well supported; my supervisor is extraordinary and my living environment is ideal. Over the next 3-4 years, I will devote myself to studying expedition narratives and writing my own narrative (narrative here refers to writing about reality, to non-fiction).

The research-creation thesis, a branch of literary studies, reminds me of the Agile approach to project management: with a broad goal in mind, you establish an initial objective, analyze how to get there, achieve it (or not), revise, establish a new objective, and so on. You don’t move forward with the clarity—and rigidity—of pre-established steps. The unexpected, learning, evolution, uncertainty, failure, and reevaluation are part of the process; these are steps you can prepare for, but which remain unknown until you reach them. I begin my doctorate with a hypothesis, knowing full well that through reading and experimentation, I will have to reformulate my objectives. I am planning my trip to Scotland in the same way.

I don’t think I’ll return from this trip a star mountaineer; that’s not my goal. Yet, I’m convinced I’ll develop my capacity to embrace the unexpected. I don’t know how many mountains I’ll climb (10? 60? 190? 220?), but I’m preparing to ascend 283. I’m studying 283 mountains, 283 approaches, 283 invisible lines on the shoulders of mountains I’ve never seen. Few peaks are reached by a well-marked path. The mountains are magnificently bare, which both terrifies and moves me.

Here, on this blog, I will keep records of the journey (words, photos, videos). I could write in a journal and take my photos secretly, but there is something vulnerable and honest about sharing the journey in real time, without a bigger picture. In addition to offering others the opportunity to experience this journey with me despite the distance, the written traces accumulated will serve as my primary material in writing my story or in the creation of my next artist’s book.

I am leaving on June 10th and will be back at the end of September 2025. I am lucky to be leaving, and I want to take you with me, to share my luck with you. If you would like to support me in this challenge and give me a helping hand, you can do so through my Go Fund Me page. As I believe in exchanges and Go Fund Me does not offer this option, I have added a section to my blog called “Contribuez – Contribute” where you will see possible rewards for your donations: postcards, bracelets, watercolour reproductions and more. Everything is done by me, because I want to offer meaningful memories of this experience and, at the same time, say a big thank you.

See you soon and, as my grandmother would have said, make choices that are good for you.

Metta,

Suzanne