Amazing Day – Une journée incroyable

2025-06-18: Ben Lomond, 974 m

« Je commence la première marche: Ben Lomond. Ça commence dans une belle forêt. On y va, lentement, lentement. »

« I am starting the first walk: Ben Lomond. It begins in a lovely forest. Let’s go, slowly, slowly. »

Au début de la marche, on traverse une forêt. L’air est dense, humide, et riche en paroles d’oiseaux. J’ai envie de toucher à tout: des chardons épineux aux mélèzes-minous. Le sentier a été aménagé pour résister à l’assault de milliers de marcheurs. Les marches sont de gros rochers bien ancrés qui demandent une bonne force physique.

At the beginning of the walk, we cross a forest. The air is thick, humid, and filled with bird voices. I want to touch everything: from thorny thistles to cat-soft-larches. The path has been crafted to withstand the onslaught of thousands of walkers. The steps are large, well-anchored rocks that require a good deal of physical strength.

Il y a du quartz partout. Le vent change de musique au fur et à mesure qu’on progresse sur la montagne. En sortant de la forêt, c’est un cadeau. J’avance lentement, surprise de ma tolérance aux faux-sommets. Je n’ai aucune attente envers la montagne; l’ascension sera longue et je me concentre sur chaque pas, sur les textures magnifiques des lichens, sur l’odeur indescriptible de l’Écosse, sur le chant des agneaux et des moutons, et sur mon souffle que je veux contrôlé et calme. Consciemment, je choisis le moment présent plutôt que le sommet.

There is quartz everywhere. The wind changes its music as I progress up the mountain. Emerging from the forest, it is a gift. I advance slowly, surprised by my tolerance for false summits. I have no expectations for the mountain; the climb will be long, and I concentrate on each step, on the magnificent textures of the lichens, on the indescribable smell of Scotland, on the songs of the lambs and sheep, and on my breathing, which I want controlled and calm. Consciously, I choose the present moment rather than the summit.

Les 45 minutes précédant le sommet ont été un calvaire. Pas parce que le niveau de difficulté était accru, mais plutôt parce que j’apercevais le sommet et que j’avais entendu quelqu’un dire qu’il suffirait d’une trentaine de minutes pour l’atteindre. Je n’étais plus dans le moment présent. J’avais hâte d’arriver. J’étais fatiguée. Mes jambes étaient molles et je ne savais pas si elles allaient me porter jusqu’en haut. J’avais envie de rebrousser chemin, c’était assez, mais je ne pouvais pas parce que le sommet était si proche. Ah, quel calvaire, ce dernier segment.

En haut, quelqu’un m’attendait: un bélier. Je l’appelle bélier, mais c’est peut-être un mouton (j’aurais dû lui demander). Et je l’appelle bélier, parce que c’était le signe astrologique de mon père, et de le voir là, au sommet, à mastiquer avec l’air de penser « tu en as mis du temps, ma cocotte! » faisait très Michel. J’ai déposé mes deux petites pierres sur la borne – celles que j’ai choisi à -4 mètres d’altitude sur le bord du loch – et j’ai dédié cette marche à mes grands-mères. La vague d’émotions m’a prise au dépourvu. Grand-maman Jacqueline et Grand-maman Denise sont parmi les femmes les plus fortes que j’ai rencontrées; je connais la signification de l’amour inconditionnel et de la résilience entre-autre grâce à elles – je suis consciente de ma grande chance. Elles ont toujours voulu le meilleur pour ma soeur et moi. Elles célébraient et embrassaient chaque succès, chaque histoire qu’on partagait avec elles. Grand-maman Denise était comme ça avec tout le monde: toutes mes cousines et cousins, tous ses enfants. Quelle capacité d’amour pour une femme qui n’imposait sa présence à personne.
J’ai salué bélier-Michel, l’ai remercié pour son amour de trickster et son « comic relief » et j’ai entamé la descente.

The 45 minutes before the summit were an ordeal. Not because the level of difficulty was increased, but rather because I could see the summit and had heard someone say it would only take about 30 minutes to reach it. I was no longer in the present moment. I was eager to arrive. I was tired. My legs were weak and I didn’t know if they would carry me all the way to the top. I wanted to turn back, I’ve had enough, but I couldn’t give up because the summit was so close. Ah, what an ordeal, that last stretch.

At the top, someone was waiting for me: a ram. I call him a ram, but maybe he’s a sheep (I should have asked him). And I call him a ram because that was my father’s astrological sign (aries), and seeing him there, at the top, chewing, with an expressions that says “you took your time, darling!” was very Michel. I placed my two small stones on the marker – the ones I chose at -4 meters below sea level on the edge of the loch – and dedicated this walk to my grandmothers. The wave of emotion took me by surprise. Grandma Jacqueline and Grandma Denise are among the strongest women I’ve ever met; I know the meaning of unconditional love and resilience thanks to them and others – I am aware of my great luck. They always wanted the best for my sister and me. They celebrated and embraced every success, every story we shared with them. Grandma Denise was like that with everyone: all my cousins, all her children. What a capacity for love for a woman who never imposed her presence on anyone. I greeted Aries-Michel, thanked him for his trickster love and his comic relief, and began the descent.

J’ai pris une petite pause sur un rocher sur l’épaule de Ben Lomond. C’était ma première vraie pause depuis le départ: je me suis assiste 1-2 minutes à environ 30 minutes du sommet, puis sur ce fameux rocher, puis dans le coffre de la voiture au retour. Je sens difficilement la faim, alors je me suis forcée à rester assise jusqu’à ce que j’aie terminé de boire mon thé glacé aux électrolytes. Le segment suivant était un charme: pas d’escaliers, juste une simple descente sur un sentier de beaux cailloux. Je chantonnais, reconnaissante pour une si belle journée et pour l’énergie gagnée par la petite pause.

I took a short break on a rock on the shoulder of Ben Lomond. It was my first real break since the start: I sat for 1-2 minutes about 30 minutes from the summit, then on that gorgeous rock, then in the trunk of the car on the way back. I have trouble feeling hunger signals, so I forced myself to stay seated on that rock until I finished drinking my electrolyte iced tea. The next segment was a delight: no stairs, just a simple descent on a path of beautiful pebbles. I hummed, grateful for such a beautiful day and for the energy gained from the short break.

« Regarde ça, la belle roche. C’est incrusté de quartz partout, partout! »

« Look at that lovely rock. It’s encrusted with quartz everywhere, everywhere! »

Les 20 dernières minutes ont été difficiles pour la même raison que le sommet: j’étais dans ma tête et non plus sur le sentier. Je vais devoir pratiquer à rester connectée jusqu’à la fin. J’ai retiré mes bottes (hourra!) et j’ai pris le temps de m’étirer comme il faut, de boire de l’eau et de grignoter une barre tendre. Je suis retournée sur la petite plage et j’ai été émue de réaliser que deux de ses galets se trouvaient maintenant au sommet de Ben Lomond. J’ai remercié mes jambes, remercié mon coeur et mes poumons, et remercié celles et ceux qui m’ont permis de vivre cette expérience.

Je me repose le temps nécessaire avant la prochaine ascension: j’ignore pendant combien de jours, ou quel sera le prochain sentier. Un moment à la fois :-).
Merci de m’avoir lue. Metta, mes ami-es.

The last 20 minutes were difficult for the same reason reaching the summit was: I was in my head and no longer on the trail. I’m going to have to practice staying connected until the end. I took off my boots (hooray!) and took the time to stretch properly, drink water, and snack on a granola bar. I returned to the small beach and was moved to realize that two of its pebbles were now at the summit of Ben Lomond. I thanked my legs, thanked my heart and lungs, and thanked those who made this experience possible.

I’m resting as long as I need before the next climb: I don’t know for how many days, or what the next trail will be. One moment at a time :-). Thanks for reading. Metta, my friends.

2 responses to “Amazing Day – Une journée incroyable

  1. Merci du partage, Suzanne. Ça donne envie de se connecter à la nature et à nos disparus qui y sont cachés un peu partout. Bonne suite!

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