Attention : longue infolettre 😉 – Warning : long newsletter 😉
Bonjour mes ami-es. Hello, my friends.
Les deux semaines précédentes ont été riches en défis – des défis attendus, bienvenus, et néanmoins déstabilisants. La majeure partie de ces semaines s’est déroulée en camping dans les Highlands et sur l’île de Skye, et ce en excellente compagnie. Mon conjoint m’a rejoint pour une douzaine de jours en Écosse. J’apprécie son tempérament, sa force, sa douceur et son immense volonté d’être heureux et de rendre les personnes autour de lui heureuses (à l’opposé du drame et des mind games). Nous avions envisagé ce moment comme l’occasion idéale d’attaquer de front les expériences qui m’intimidaient : le camping et ses 1001 facettes de logistique, et les grosses montagnes des Highlands.
The past two weeks have been full of challenges — some expected, some welcome, and all a little destabilizing. Most of that time was spent camping across the Highlands and the Isle of Skye, with the best possible travel companion: my partner. He joined me for about twelve days in Scotland, and I’m continually inspired by his calm nature, quiet strength, deep kindness, and his wholehearted desire to be happy — and to bring joy to those around him. No drama, no mind games — just presence. This trip was our chance to tackle some of my biggest outdoor fears head-on: the unpredictable logistics of camping, and the daunting majesty of the Highland’s big, bold mountains.
Nous sommes partis pour un joli petit terrain de camping le lundi 21 juillet. Il nous faudrait près de 4 heures de route pour s’y rendre depuis Stirling. Environ une heure après notre départ, le ciel s’est ouvert. La pluie en Écosse est une succession de chaudières qui s’évident sur nos têtes en continu. Ici, on dit qu’il y a des matières « imperméables » et des matières « imperméables pour l’Écosse »… deux standards très différents. Oublie les parapluies. Oublie le petit manteau mignon. Oublie le chapeau design ou les pantalons qui « repoussent la pluie »; rien ne résiste à une pluie écossaise, à part peut-être les vêtements spécialement conçus pour la place. Ce n’est pas pour rien que j’ai apporté mes produits réimperméabilisant et que je nettoie et traite mes bottes chaque semaine.
We left for our first campsite on Monday, July 21st, aiming for a charming little spot that would take nearly four hours to reach from Stirling. Just an hour into the drive, the skies opened up. Rain in Scotland doesn’t fall so much as it dumps from the heavens. There are “waterproof” materials, and then there are materials that are “Scottish waterproof” — a very different category altogether. Forget umbrellas, forget cute raincoats, forget stylish hats or water-repellent trousers. Unless your gear is purpose-built for the Highlands, it’s going to soak through. That’s why I came prepared, armed with re-waterproofing sprays and a weekly boot-cleaning ritual.











Le camping représente un défi pour moi depuis que j’ai tenté de traverser l’Irlande du Sud au Nord – un trajet de 1000 kilomètres entamé en 2018. C’était ma première expérience de camping sauvage : trouver un terrain assez plat (bof), assez exempt de merde de moutons (impossible), assez éloigné d’autrui (une seule maison en vue et très loin), et y planter ma petite tente de façon à rester au sec et de pas partir au vent (ish). Je me souviens de l’odeur dans la tente comme si c’était hier, et mon estomac se noue encore à l’idée : ça sentait le lichen mouillé, la boue et l’humidité froide et un peu acide. Ce combo olfactif compose l’odeur de l’anxiété pour moi. Je n’avais pas peur des moutons, du lièvre croisé plus tôt, de la pluie ou du vent, mais j’étais terrorisée à l’idée que les occupants de la maison décident de retontir au portique de ma tente. Quand j’ai lu 234 jours, l’excellent récit (histoire vraie) de Guillaume Moreau et de Nicolas Roulx, je me souviens de m’être dit « je reconnais ce sentiment » lorsqu’ils faisaient allusion à la terreur d’être réveillés par des ours polaires. Le pire prédateur pour l’humain est l’humain, après tout. Choisir de faire du camping avec mon conjoint n’était donc pas aléatoire. Il a une vaste expérience de la pratique et son adaptabilité est infatigable. J’ai confiance en lui et sa présence m’a donné le courage d’essayer à nouveau.
Camping has been a personal challenge for me ever since a 2018 solo trek across Ireland, from south to north. It was my first experience with wild camping, and the learning curve was brutal: finding flat(ish), sheep-dung-free (ha!), secluded spots where I could pitch my little tent without getting soaked or blown away. I still remember the smell inside the tent: wet lichen, damp earth, and acidic humidity. That smell, to this day, is what anxiety smells like to me. I wasn’t afraid of the animals or the weather — but the thought of a human stranger knocking on my tent filled me with dread. When I read 234 jours, the incredible true story by Guillaume Moreau and Nicolas Roulx, I remember thinking “I know that feeling” when they talked about the terror of being woken up by polar bears. So when we decided to go camping in Scotland, it wasn’t a casual choice. My partner has deep experience and unbeatable adaptability. I trust him. His presence gave me the courage to try again.
Par contre, après 3 heures dans l’auto à se faire tambouriner le capot par des gouttes de pluie format géant, il a déclaré qu’on n’entamerait pas notre semaine de camping ainsi. On s’est arrêté dans le stationnement d’une auberge très chic, et on a cherché une option de logis abordable pour la nuit. Cette nuit dans le Caledonian Hotel, un B&B de Fort Augustus, reste notre séjour le plus agréable de tout notre parcours. Il m’a même permis de revisiter le restaurant où ma sœur et moi avons soupé huit ans plus tôt après une grosse journée de marche sur le Great Glen Way.
But after three hours in the car, with rain the size of coins pounding the hood, Phil declared that we wouldn’t be starting our camping week like that. We pulled into the parking lot of a fancy inn and looked for an affordable place to stay for the night. That night at the Caledonian Hotel, a B&B in Fort Augustus, turned out to be the most enjoyable stay of our whole trip. It even gave me the chance to revisit the restaurant where my sister and I had eaten eight years ago after a long day of hiking the Great Glen Way. Sometimes, breaking the plan is the best plan.





On a sacrifié notre première nuit au camping, mais ça a valu le coup. Le lendemain, nous avons pu installer la tente sous une bruine fine et sur un terrain relativement (TRÈS relativement) sec. Je gardais un œil sur la météo depuis plusieurs jours et notre première ascension ensemble s’est faite le jeudi 24 juillet dans les Kintails. Une belle grosse route de 3 sommets, 25 kilomètres, environ 1400 mètres d’ascension et un peu plus de 11 heures de marche.
We sacrificed our first night of camping, but it was absolutely worth it. The next day, we were able to set up the tent under a light drizzle on a relatively (VERY relatively) dry patch of ground. I’d been watching the weather closely for days, and our first hike together took place on Thursday, July 24th, in the Kintail mountains. A solid route of three summits, 25 kilometers, roughly 1400 meters of ascent, and just over 11 hours of hiking.













Quel défi, cette sortie! Ce n’est pas l’aspect physique qui m’a secouée le plus, mais plutôt le fait de marcher avec quelqu’un d’autre – avec une personne que j’aime, qui est très en forme et qui est fondamentalement positive. Je pense que ce qui m’a scié les jambes, c’est le moment où il a dit que « c’était facile ». J’étais tellement contente pour lui qu’il vive cette belle expérience et, effectivement, le sentier d’ascension était un vrai charme. En approchant le deuxième sommet, Sgùrr nan Conbhairean, il a pris les devants. Encore une fois, j’étais contente qu’il aille à son rythme; je voulais tellement qu’il vive une expérience agréable. À la fois, je me suis sentie profondément confrontée à mes lacunes : le manque de souffle, les difficultés d’adaptation, l’humeur fluctuante.
What a challenge, that walk! The physical aspect wasn’t the hardest part — it was hiking with someone else. With someone I love, who’s in excellent shape and fundamentally positive. What really floored me was when he said, “that was easy.” I was genuinely happy for him — it was a beautiful trail. As we approached the second summit, Sgùrr nan Conbhairean, he pulled ahead. Again, I was happy for him, wanting him to hike at his own pace and enjoy the experience. But at the same time, I was confronted by my own shortcomings: breathlessness, poor adaptation, fluctuating mood.










À chaque ascension, j’en arrache. Pour une raison que j’ignore, j’ai l’impression de ne jamais ingérer assez d’air : même si je respire fort, l’oxygène n’entre pas. Pendant cette sortie-là, la boucle de Sgùrr nan Conbheirean, j’ai remis en question tout le projet. Pourquoi est-ce que les défis qui m’attirent sont ceux pour lesquels je suis foncièrement inadaptée? J’adore la littérature, mais lire est très difficile au point où je transforme tous les ouvrages que j’aborde en fichiers audio (ou bien je m’attelle à lire très très lentement). Est-ce un trouble de l’apprentissage? Un mode d’apprentissage auditif? De la paresse? Pour les montagnes, c’est pareil. J’aime les marches de longue distance, parce qu’elles ne reposent pas autant sur les capacités cardiovasculaires. Mais, là, j’avais envie, non, j’avais besoin d’explorer les montagnes, de me frotter à elles, d’apprendre à naviguer entre elles et sur elles. Je suis tannée de rester en bas juste parce que j’ai peur de manquer de souffle.
Every climb is tough for me. For some reason, I feel like I never get enough air — even if I’m breathing hard, the oxygen doesn’t seem to make it in. During this hike — the Sgùrr nan Conbhairean loop — I questioned the whole project. Why am I drawn to challenges I seem completely unsuited for? I love literature, but reading is so difficult for me that I turn every book into an audio file (or else I force myself to read at a snail’s pace). Is it a learning disability? An auditory preference? Laziness? It’s the same with mountains. I love long-distance walks because they don’t rely as much on cardiovascular capacity. But I needed to explore the mountains — to face them, to learn to move among and across them. I’m tired of staying at the base just because I’m afraid of running out of breath.
Au 2e sommet, on a discuté longtemps. C’est le plus beau cadeau qu’on s’offre, je crois, de parler ouvertement ainsi. Je lui ai expliqué l’histoire que j’étais en train de me raconter et qui me donnait envie d’abandonner ou, pire, de troquer les montagnes pour une longue marche. Je dis « pire », parce que ça signifierait de choisir le connu, la victoire assurée plutôt que l’inconnu et la rencontre des limites. Quel fardeau j’ai laissé au sommet de Sgùrr nan Conbheirean! On a déposé notre 2e pierre avec les intentions choisies ensemble pendant la superbe ascension dans la bruyère, sans savoir à quel point j’en aurais besoin.
At the second summit, we talked for a long time. I think that’s the greatest gift we give each other — open, honest conversations. I explained the story I was telling myself — the one making me want to quit or, worse, to trade the mountains for another long-distance trail. I say “worse” because it would mean choosing familiarity, guaranteed success, over the unknown and the possibility of failure. What a weight I left up there, on Sgùrr nan Conbhairean! We placed our second stone with intentions we’d chosen together during that gorgeous climb through the heather — without knowing how badly I’d need them.










La suite de la marche – le sommet de Sàil Chaorainn et la descente – s’est faite dans les rires et la joie, ensemble. Phil a goûté à une vraie descente à pic quasiment sans sentier et extrabouette. Ça a été extrêmement difficile pour mon genou droit, qui fait des siennes depuis. Mais le vrai calvaire nous attendait en bas : les midgies. Oh my gosh. Je vous assure que les sept cercles de l’enfer sont habités par ces créatures infernales. Ce sont de petites mouches – la grosseur d’une mouche à fruit ou plus petit – qui s’infiltrent partout et qui piquent. Je ne m’en croyais pas capable, mais je courrais pratiquement le long de la route qui nous menait au stationnement, et je bondissais par-dessus les digues larges et creuses qui servent à écouler l’eau des routes. C’était apocalyptique.
The rest of the hike — the summit of Sàil Chaorainn and the descent — was filled with laughter and joy. Phil got his first taste of a true steep, almost pathless, ultra-muddy descent. It was brutal on my right knee, which has been acting up ever since. But the real hell awaited us at the bottom: midgies. Oh my gosh. I swear, the seven circles of hell are inhabited by these infernal creatures. Tiny biting flies — about the size of fruit flies or smaller — that get everywhere. I didn’t think it was possible, but I was practically sprinting along the road back to the car, leaping over deep roadside ditches. It was apocalyptic.



















Phil m’a aidé à sortir mon chapeau à filet de mon sac, mais n’a pas voulu sortir le sien tout de suite. J’ai enfoncé le chapeau sur ma tête, par-dessus ma tuque, pas de temps à perdre, et je suis repartie comme une locomotive en furie. Plus loin, je me suis retournée pour m’assurer qu’il me suivait, mais… pas de traces de lui. Je continuais à bouger, parce que les midgies s’infiltraient à l’intérieur de mon filet. Ahhhhh non, come on, arrive, shit, est-ce que je reviens sur mes pas? C’était tellement agressant que, à ma grande honte, j’ai abandonné mon chum à lui-même et me suis remise en marche rapide. À partir de ce point, j’ai scruté tous les espaces où je pourrais arrêter l’auto et le récupérer. Je me suis jurée de le secourir de cette satanée route infestée de midgies. Il m’a dit qu’il s’est viré la cheville et le genou plus tôt dans la boue, et peut-être est-ce la raison pour laquelle il marche moins vite. Je hurlais intérieurement, mon visage assiégé. Je me suis étouffée avec des midgies à presque en vomir, et à partir de là je n’ai respiré que par le nez – les moustiques finiraient dans un mouchoir. Arrivée à l’auto, mon plan était fait : bâtons derrière le siège, secouer le sac, le garrocher sur le banc, chapeau secoué itou, pitche sur le tas, ferme la porte au plus sacrant, entre en avant, claque porte, clim au max et soufflerie au max pour blow les forkers hors de ma face, et décâlibouère au plus vite pour récupérer mon amour. Il était presque rendu – je l’ai juste récupéré une courbe plus loin. O-M-G guys.
Phil helped me pull out my mesh net hat from my bag, but didn’t want to wear his right away. I shoved mine over my head, tuque and all — no time to waste — and marched off like a furious locomotive. A bit later, I turned to make sure he was following, but… no sign of him. I kept fidgeting because the midgies were getting inside my net. Ahhh no, come on, where is he, should I turn back? It was so unbearable that — to my great shame — I abandoned him to his fate and power-walked away. From that point on, I scanned for places to pull over and pick him up: I vowed to rescue him from that terrible midgies-infested road. He told me earlier that he had slightly twisted his ankle and knee in the mud — maybe that was why he was slower. I was screaming inside, my face under siege. I choked on midgies, nearly threw up, and from that point I only breathed through my nose — the bugs would end up in a tissue. At the car, I had a plan: poles behind the seat, shake out the pack, toss it in, shake off the net, throw it on the pile, slam the door, jump in front, AC and blower at full blast to blow the forkers out of my face, and floor it to go pick up my love. He was almost there — I found him just one bend away. OMG, guys.
Ce soir-là, on a dormi dans un petit B&B sur l’île de Skye, tout près d’une distillerie et face à un bras d’eau qui sépare Skye du mainland : le Sound of Sleat. On est arrivé tard à l’auberge; j’étais épuisée et mon genou me faisait souffrir. Le restaurant était déjà fermé, alors j’ai fait bouillir de l’eau pour le Happy Yak de blanquette de poulet avec des pâtes. Pendant ce temps-là, Phil est redescendu au bar et a rapporté une Guinness à la chambre – ma première depuis le début de l’aventure en juin. Quel partenaire! La douche était salvatrice et la bière un vrai délice. On a pensé à demander un « late check out » pour pouvoir se recoucher après le déjeuner, mais on n’a su qu’au moment de quitter que cette sieste nous coûterait 30£, même si l’homme de ménage a interrompu notre somme en martelant sur notre porte à 11h… ordinaire.
That night, we stayed at a small B&B on the Isle of Skye, near a distillery and facing the Sound of Sleat. We arrived late; I was exhausted and my knee was killing me. The restaurant was closed, so I boiled water for a chicken blanquette Happy Yak with pasta. Meanwhile, Phil went back down to the bar and came back with a pint of Guinness — my first since I arrived. What a partner! The shower was bliss, and the beer was heavenly. We asked for a late check-out so we could nap after breakfast, but only found out as we were leaving that the nap would cost us £30 — and the cleaning guy banged on our door at 11 anyway… pretty lame.























Notre deuxième terrain de camping était situé au nord de l’île de Skye, sur la A850 en direction de Dunvegan Castle. Le terrain était un peu pentu, et à 3 reprises Phil s’est réveillé à mi-chemin dans la tente, son sac de couchage ayant glissé contre son tapis de sol. Pauvre amour dans son cocon de couchage vert, il était recroquevillé comme un ténébrion dans la farine. Comme je ne pensais pas être en mesure d’avoir un sommeil réparateur s’il fallait m’adapter à un sac de couchage contraignant en plus de tout le reste, j’avais apporté mon couvre-matelas style coquille d’œuf (nécessaire pour dormir sur les matelas du campus si on pèse plus de 80 livres), mon drap contour, mon duvet double (parce que mes pieds dépassent de celui fourni à l’uni) et mon oreiller. Ce setup laborieux était tout de même le plus rapide à ramasser, puisque je roulais tout ensemble comme un roulé suisse et attachait le tout avec deux bungee cords. En plus, mon kit était assez antidérapant pour me permettre de très bien dormir dans une pente.
Our second campsite was in the north of Skye, off the A850 toward Dunvegan Castle. The ground was a bit sloped, and Phil woke up every morning having slid halfway down the tent, sleeping bag and all. Poor love, curled up like a worm in flour. Since I didn’t think I could get real rest if I had to adjust to a restrictive sleeping bag on top of everything else, I brought my egg-carton-style mattress topper (necessary on campus beds if you weigh over 80 pounds), and my own fitted sheet, double duvet (my feet stick out of the uni one), and pillow. This elaborate setup was actually the fastest to pack up — I’d roll everything like a Swiss roll and strap it with two bungee cords. Plus, it was non-slip enough that I slept soundly even on a slope.
J’ai appris à bien dormir en camping. Comme ma sœur, j’ai toujours eu besoin de beaucoup de sommeil – ça devait être un beau sursis à nos parents lorsqu’on était très jeunes. Le sachant, je n’ai pas hésité à acheter tout le nécessaire dès mon arrivée à Stirling. Faire du camping m’a aussi aidé à réaliser que la douche avant de dormir n’est pas qu’une question de propreté : surtout, ça m’aide à détendre mon système nerveux (qui requiert une gestion consciente et très bienveillante). La première nuit de camping, j’ai essayé de faire comme mon chum et de simplement me coucher sans respecter mes routines normales. Au matin, j’ai retrouvé des douleurs abdominales que je n’avais pas ressenties depuis longtemps et qui sont synonymes de stress élevé. Ça me tanne de ne pas être aussi flexible et adaptable que lui, mais c’est inutile de râler là-dessus. Tous les autres soirs, j’ai respecté ma routine de préparation au sommeil et j’ai très bien dormi dans la tente, même si « ça sentait l’anxiété ». On ne s’est vraiment pas donné de chance, Phil et moi. Première expérience de camping de couple : en Écosse, dans les Highlands, avec le vent, la pluie perpétuelle et les midgies, avec les montagnes les plus difficiles à date et en plein SPM. On ne fait rien à moitié, c’est bien nous, ça. Tout de même, il a été exceptionnellement patient et brave, parce que j’étais une montagne russe d’émotions, de surstimulation et d’hypersensibilité.
I learned how to sleep well while camping. Like my sister, I’ve always needed lots of sleep — probably a blessing for our parents when we were kids. Knowing that, I didn’t hesitate to buy all the essentials when I got to Stirling. Camping also made me realize that a pre-bed shower isn’t just about hygiene — it’s about relaxing my nervous system (which needs conscious, gentle management). The first night, I tried to do like Phil and just go to bed without my usual routine. The next morning, I had abdominal pain I hadn’t felt in ages — a clear sign of high stress. It frustrates me not to be as adaptable as he is, but there’s no point dwelling on it. Every other night, I followed my bedtime routine and slept really well — even if “it smelled like anxiety.” We didn’t give ourselves much of a chance, Phil and I. First couple’s camping experience: in Scotland, in the Highlands, with wind, endless rain, and midgies, the toughest mountains yet, and during PMS. We don’t do things halfway — that’s just how we are. Still, he was exceptionally patient and brave, because I was an emotional, overstimulated, hypersensitive rollercoaster.











Notre deuxième sortie en montagnes a été Buachaille Etive Beag, 2 sommets dans la vallée de Glencoe. On a dormi au Bunkhouse, après l’accueil le plus glacial jamais vu. Le Bunkhouse est l’auberge de jeunesse associée au Kingshouse Hotel, un endroit très chic et le seul hôtel au cœur de la vallée de Glencoe. Pour avoir travaillé au Château Frontenac, je peux dire que n’importe quel employé qui nous a traités comme on l’a été aurait été renvoyé. Autant à l’accueil qu’au Way Inn, on avait l’impression de déranger. Je pensais que ça serait la perle sur notre parcours, mais finalement ça a plus été le grain de sable. Bref, on a dormi dans nos lits superposés et le lendemain, on s’est levé tôt pour s’assurer d’avoir une place de stationnement en bas de notre marche. En roulant sur la A82 la veille, les touristes étaient pires que les midgies et très dangereux au volant. Tous les endroits forts en touristes ont été des plaies sur notre route. On a entamé la marche vers 8h30, parmi des nuées de… midgies! Le premier 2/3 de l’ascension était un calvaire de mouches. J’avoue que c’était le départ le plus hâtif depuis mon arrivée; les midgies semblent beaucoup plus actifs avec la rosée du matin et celle du soir. Les moustiques ont contribué à ce que j’atteigne mon ascension la plus rapide… mais pas la plus agréable. Une fois le cou entre les deux sommets atteint, on a choisi de grimper Stob Coire Raineach avant le plus haut sommet, Stob Dubh.
Our second mountain hike was Buachaille Etive Beag — two summits in Glencoe Valley. We stayed at the Bunkhouse after the frostiest welcome I’ve ever seen. The Bunkhouse is the youth hostel attached to the Kingshouse Hotel — a very posh place and the only hotel in Glencoe Valley. Having worked at Château Frontenac, I can say any staff treating guests like we were treated would’ve been fired. Both at the front desk and the Way Inn, it felt like we were a nuisance. I thought it would be a highlight, but it turned out to be the lowlight. Anyway, we slept in bunk beds and got up early to ensure a parking spot at the base. Driving the A82 the day before, the tourists were worse than the midgies — and far more dangerous behind the wheel. Tourist-heavy areas were the worst part of our trip. We started the hike at 8:30 a.m., already surrounded by… midgies! The first 2/3 of the climb was a bug nightmare. It was my earliest start so far; midgies are most active in the morning dew and evening mist. The bugs pushed me to my fastest climb yet — but not my most pleasant. Once at the saddle between the summits, we chose to climb Stob Coire Raineach before the taller Stob Dubh.
L’ascension était à pic et rocheuse, mais au moins les midgies s’étaient calmés. Comparativement, l’ascension de Stob Dubh était plus douce et vraiment agréable. Plus haut, il y avait un sentier d’arête (mon spot préféré lors d’une marche). Tel que suggéré sur le site de Walkhighlands, on a dépassé un peu le sommet et la vue était à couper le souffle.
The climb was steep and rocky, but at least the midgies had calmed down. Stob Dubh was gentler and much more enjoyable. Higher up, there was a ridge trail — my favorite hiking moment. As Walkhighlands suggests, we went past the summit for an absolutely stunning view.




























Au retour, il n’y avait pratiquement pas de moustique. La route était belle, surtout une fois les touristes laissés derrière nous. Le volet le plus frustrant du séjour a été les touristes, même si nous en sommes aussi, techniquement. Lors de nos visites de château, nous nous faisions constamment bousculer ou envahir (sérieux, si je sens ta respiration dans mes cheveux, c’est que tu es trop proche!). Aussi, nous n’avons pas été très chanceux côté voisins de camping… un groupe de Français a profondément nui à la qualité de notre séjour sur le 2e terrain de camping. C’était un pur manque de savoir-vivre (beaucoup de bruit très tard (minuit passé), des ballons de soccer bottés sur notre véhicule, des crises des enfants non gérées par les parents, des véhicules stationnés illégalement tout près de notre terrain, et j’en passe). Sur tout le terrain, on n’entendait qu’eux. Je comprends que les humains sont imparfaits et qu’ils sont en évolution, et j’ai pourtant beaucoup de difficulté avec les personnes qui agissent comme s’il n’y avait qu’elles sur place. Ça s’applique autant au bruit qu’à la gestion des déchets.
On the way back, there were hardly any bugs. The road back to Stirling was beautiful, especially once the tourists were behind us. Honestly, the most frustrating part of the trip was the tourists — even though technically, we’re tourists too. Visiting castles, we were constantly bumped into or crowded (seriously, if I can feel your breath in my hair, you’re too close!). Also, we had bad luck with campsite neighbors… a group of Frenchies ruined our second campground stay. It was pure lack of courtesy: loud noises late into the night (past midnight), soccer balls kicked into our car, children’s tantrums ignored by parents, cars parked illegally near our spot… and so on. They were the only thing you could hear across the whole campground. I get that people are imperfect and evolving — and I still struggle with those who act like they’re the only ones there. That applies to noise and trash management alike.
On a passé les deux derniers jours de notre voyage de couple à Stirling. Mon moment favori a été d’assister ensemble à la soirée folk du Settle Inn. Quelle chance ça a été de partager autant d’expériences ensemble. Plus encore, j’ai aimé que Phil soit poreux aux expériences et qu’il se laisse toucher par ce qu’on vivait. Par le passé, j’ai toujours redouté de voyager avec autrui, parce qu’il s’installe une tendance à rester dans sa bulle familière. Voyager seule implique une ouverture et une vulnérabilité – c’est selon moi la réelle motivation derrière le voyage. De pouvoir vivre cette ouverture et cette vulnérabilité à deux a été un privilège.
We spent the last two days of our couple’s trip in Stirling. My favorite moment was going together to the folk night at the Settle Inn pub. What a gift it was to share so many experiences. Even more so, I loved that Phil remained open and emotionally responsive to what we were living. In the past, I’ve always dreaded traveling with others, because people tend to stick to their comfort zones. Traveling alone requires openness and vulnerability — that, to me, is the real purpose of travel. Getting to live that openness and vulnerability as a duo was a privilege.







À Stirling, j’ai également consulté un physio. Ma sœur bienfaitrice m’a offert un cadeau précieux : le budget nécessaire pour 5 consultations pour examiner mon problème de genou. Quelle attention bienveillante, et quelle compréhension sensible des outils requis en ce moment. Le diagnostic est un peu déchirant : de l’inflammation dans le tendon qui supporte ma rotule (inflammation dans un tendon = tendinite). Le physio m’a donné quelques exercices pour renforcer ma cuisse, mais au niveau de la douleur et de la problématique précise, il n’y a qu’une seule solution : du repos. J’ai apprécié la sensibilité avec laquelle il m’a offert ses recommandations, sachant pertinemment que ce qu’il suggérait allait à l’encontre de mes objectifs. La situation est maintenant un peu délicate, et il s’agit d’un jeu d’équilibriste entre effort et récupération. Je ne sais pas si je peux me permettre de me reposer pendant 2 semaines. Surtout, je veux éviter d’être sédentaire une fois de retour à la maison (l’idée de revivre la sédentarité forcée par la dépression me terrorise davantage que d’échouer à mon objectif d’ascensions). Tous scénarios confondus, je veux éviter une chose : une blessure à long terme.
While in Stirling, I also saw a physiotherapist. My wonderful sister gifted me the funds for five sessions to examine my knee problem. Such a thoughtful and timely gesture. The diagnosis was a little heartbreaking: inflammation in the tendon that supports my kneecap (inflammation in a tendon = tendinitis). The physio gave me exercises to strengthen my thigh, but as for the pain and the root issue, there’s only one solution: rest. I appreciated how gently he delivered his advice, knowing full well it went against my goals. The situation is now a delicate balancing act between effort and recovery. I don’t know if I can afford to rest for two weeks. More than anything, I want to avoid becoming sedentary once I’m back home (the idea of returning to depression-induced inertia terrifies me more than failing at my hiking goals). No matter the outcome, I want to avoid one thing: a long-term injury.
La prochaine semaine m’apportera de la clarté sur la suite des choses. Peut-être que je reviendrai un peu plus tôt au Québec, ou peut-être que les exercices vont aider de façon à ce que je continue les ascensions. L’orage Floris s’approche du Royaume-Uni avec ses grands vents et ses précipitations intenses : l’occasion parfaite pour écrire, me reposer et faire mes exercices. Pour la suite, comme mon chum et ma grand-mère diraient, je vais mettre l’ego de côté et faire des choix qui sont bons pour moi.
This coming week should bring some clarity. Maybe I’ll return to Quebec a little earlier, or maybe the exercises will help enough to continue hiking. Storm Floris is approaching the UK with strong winds and heavy rain — the perfect time to write, rest, and do my exercises. From here on out, as both my partner and grandmother would say, I’m putting my ego aside and making choices that are good for me.
Merci à ma sœur pour son soutien et nos discussions. Merci à mes parents pour leur appui et leur flexibilité. Et un merci tout particulier à mon amour pour son humour, son attitude, sa force et sa volonté sincère de grandir ensemble; j’aime ça avoir des projets flyés avec toi.
Thank you to my sister for her support and our conversations. Thank you to my parents for their encouragement and flexibility. And a special thank-you to my love — for your humor, your attitude, your strength, and your sincere desire to grow together; I love doing wild projects with you.
Prenez soin de vous. À très bientôt 🙂
Take care. Talk soon 🙂

















What a beautiful way to face big challenges—head-on and with the right person by your side. Loved reading this.
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